mardi 21 mai 2013

Ce que m'a appris mon Père



 Avant-Propos à destination de la censure : Comme  à l'accoutumée, il est ici inutile de rechercher  une  quelconque incitation à la haine ou la discrimination. Il s'agit, en fait, d'une adresse à ceux qui veillent. Les "fous binaires dogmatiques" sont les idéologues. Les "cyniques envieux"  sont ceux qui ont toujours soif de plus de pouvoir... journalistes ? politiciens ? 



Il n’y a  pas d’ombres sans lumière,
C’est ce que m’a appris mon Père.

Si toi tu sondes la conscience
Qu’incarne ces enfants de France
Tu vois la guerre millénaire
Des prudents aux velléitaires

Mais tu ne vois pas de traces
De ceux qui sont ou feu ou glace
Ces fous binaires dogmatiques
Dont les sociologies antiques
Chez eux inspirent l’abandon
Du sens commun de la raison.
Doctes en lyrismes sanguinaires
Vampires révolutionnaires
Du sang versé dans nos mémoires
Ils sont la lie du désespoir
Ils se réclament « lumen gentium » 
Ils ne sont que des factotums
Qui assassinent les nations
Peuples et civilisations

Or ceux-là sont à peine  mieux
Que les cyniques envieux
Eux sont des partisans de l’ombre :
De l’équité point ne s’encombrent
Et juste pour ne pas déplaire
Ils font obstacle à la Lumière

Il n’y pas d’ombres sans lumière,
Crois-moi : c’est un bien grand mystère.

Mais il y a lumière sans ombre
Et ce n’est ni force, ni nombre
Ni même l’audace qui la fait.

Enfant des invalides, la paix :
C’est ton trésor,  le monument
D’une humble offrande au temps présent

Montre le au monde, il  espère
C’est ce que m’a appris mon Père.

mardi 23 avril 2013

Lettre aux veilleurs, le 23 Avril 2013.

Chers Veilleurs,

Je ne sais si cette lettre, vous sera jamais lue. Elle est très ordinaire, et elle ne vaut pas plus, que celles qu’autrefois, les poètes maudits, envoyaient aux puissants. Le mal dont je souffre, me commande de parler. C’est une maladie, du cœur, qui m’a frappé, depuis que vendredi, je vous ai vu ici.

Alors qu’assis par terre, vous respiriez le soir, goutiez à la tiédeur d’une terre qui s’endort, d’autres allaient se coucher, ou bien rire, ou se perdre dans l’un des tourbillons que les nuits parisiennes accordent aux noceurs.

Et la brise du soir semblait vous murmurer : « La justice et la paix sont le fruit d’une passion que peut nourrir chaque Homme. Cette passion à nom, un nom universel, qui fait rire les enfants, qui fait danser les femmes et fait pleurer les hommes. Cette passion à un nom et vous le connaissez, enfants des Invalides, cette passion à un nom : la générosité. »

Je voyais un garçon qui songeait silencieux, et regardait la flamme d’une si petite bougie. Je le voyais rêver. Mais que peut donc se dire, en lui-même un garçon, de vingt années, à peine ? C’est alors que je cru, voir la flamme lui parler : « Tu ressens ma chaleur, tu me vois si fragile, qu’un simple courant d’air peut me désagréger. Tu perçois ma lueur, une lueur si candide, une lueur qui ne peut à elle seule éclairer, le fond de cette nuit. Je suis aussi en toi. On m’appelle « conscience » et je suis ton amie. Ne me laisse pas mourir, ne me laisse pas m’éteindre ou bien rallume moi. »

Alors je fus troublé. Le sol était trop dur, la nuit était trop froide, je me sentais perdu dans un théâtre d’ombre, perdu et fatigué, fatigué et si faible, si faible que je tremblais. C’est alors que la lune, éclaira le visage, d’une femme agenouillée, et son sourire paisible chantait ce doux refrain : « Comme à la nuit venue, la lune porte le soleil, quand je me sens perdu, mes amis me conseillent. »

Je me laissais bercer comme fait un enfant et mes pensées volaient sans jamais s’arrêter. Je voyais un cheval qui courait comme le vent. Je voyais une épée, qui brillait comme une flamme. Je revoyais cette femme, et son genou à terre. C’était une veillée d’arme. Comme il y a mille ans, avant de s’engager, les chevaliers veillaient. Je me tournais vers elle et je lui demandais ce qu’était cette épée. « L’épée de vérité ? C’est l’arme des veilleurs, mais nous ne la sortons qu’en notre fort intérieur, pour dissiper le doute et vaincre l’agitation. C’est une arme de paix, mais une arme terrible »

Alors, je suis  resté, assis, auprès de vous. Je sais qu’il nous faudra peut-être attendre longtemps. Certains pensent que nous attendons une aurore. Moi je sais bien que nous attendons un zénith, quand le soleil brille dans toute sa splendeur. Cela prendra du temps, mais nous tiendrons, Ensemble…

mercredi 13 mars 2013

La guerre des mots



Avant-Propos à destination de la censure : Il s'agit ici d'une histoire bien ridicule . Y percevoir une analogie avec des événements  historiques  plus ou moins récents est possible. Y déceler une incitation à la haine ou la discrimination serait puremement grotesque.

On a un peu oublié quand a commencé cette guerre. Mais, au moment où se déroule cette histoire, elle battait son plein. 

Il y avait d'un côté un peuple de guerriers, fiers et libres, qui vivaient sans chefs, ni lois. Tous égaux, ils ne respectaient rien, ni personnes mais s'interdisaient tous jugements. Ils mettaient sur un même pied d'égalité la justice et la force, le plaisir et la vertu. Ils se faisaient appeler les « Protobilois » en raison de l’inquiétude que suscitait chacune de leurs apparitions chez leurs adversaires. 

De l’autre côté, il y avait un peuple dont le pacifisme était tant exacerbé qu’on pouvait supposer qu’il confinait à la paresse. C’était un peuple d’ordre et de sagesse, lent à la décision, avide d’équilibre et de consensus. Ce peuple n’aimait pas la guerre, mais ne savait pas faire la paix avec les Protobilois car il n’arrivait pas à trouver un compromis qui eut pu sembler durablement juste. On appelait ce peuple les « Antitobilois »

Un jour, alors que les Protobilois avaient remporté une victoire pour le moins décisive, les Antitobilois se réunirent en congrès. Après de très longues discussions, ils convinrent mollement  de porter le combat sur un autre front qui leur semblait alors plus favorable. Il s’agissait de prendre position, de creuser des tranchés, de bâtir des forts. On appellerait ça : « le grand retranchement ». Cela, pour survivre aux assauts répétés le plus longtemps possible, en attendant un jour meilleur où, un homme ou une femme providentiel viendrait renverser la tendance. Il est vrai qu’une telle guerre n’empêche pas les pertes humaines mais, aux yeux de la plupart, elle semble être la « moins pire » des solutions. 

A peine commencée, cette stratégie s’avéra être un échec. Non seulement, le rythme des pertes humaines ne faiblissait pas mais, en plus,  les Protobilois était comme galvanisés par la passivité de leur adversaire, y voyant les prémisses d’une victoire totale et définitive. 

C’est alors qu’apparue la mère de tous les vices : la discorde. S’appuyant sur le doute et le manque d’espérance d’un peuple qui se sentait défait, elle vint s’insinuer au cœur de leur conscience, de leur famille, de leurs assemblées. Au bord de l’éclatement, les Antitobilois était un peuple agonisant qui ne voyait  comme avenir que la vision d’un âge d’or passé qu’on aurait reconstruit comme on restaure un œuvre d’art dont la splendeur s’est fanée. 

Certains choisirent l’exil. D’autres décidèrent d’abandonner et de passer à l’ennemi. Mais un petit nombre continuait le combat. D’où venait leur espérance ? On ne sait pas. Mais il est manifeste que ce petit reste savait incommoder son adversaire : il menait une guerre de vendetta, clandestine et secrète, agrémentée de rares actions d’éclats. On les appelait "terroristes", ils se disaient "résistants". 

A cette époque, il était normal, pour résister à la terreur des terroristes, de terroriser les résistants à la terreur.  C’était la guerre des mots. La peur avait vaincu la raison.

mardi 5 février 2013

Le chapon de Joël

Avant-Propos à destination de la césure : Ne voyez pas ici, de haine ni de phobie : je n'ai pas eu la classe, de poser la virgule. C'est que je suis trop las, et mes vers ridicules. Et si vous n'aimez pas, je vous réponds : tant pis. ! 


Joël est éleveur, il élève des Chapons.
Il en a une centaine. Ils sont beaux, Ils sont bons !
Entre cents recevant tout de manière égale,
Parfois un se distingue, en  bien ou bien en mal.
Hercule est de ses pairs, un être différent.
Plus fin, plus délicat, mais ce qu’il n’a en masse
Il l’a en élégance, en flegme et en race.
Joël en est très fier et Hercule fait le mâle !
Mais voilà qu’en un jour, la bête tombe pâle.
Trois journées sans manger et le voilà tout frêle.
Joël est très inquiet. Il lui apporte des graines
    de tournesol tendre mais Hercule n’en veut pas.
 Alors tout en pleurant, il lui parle tout bas : 
 - Mon ami, ma fierté, vas-tu donc nous quitter ? 
Et à sa grande surprise le chapon lui répond:
- Je n’ai plus goût à rien, et plus de volonté.
- De grâce l’animal, dis-moi ce qui, au fond,
    te tracasse vraiment, et je te consolerai.
- C’est que je ne sais pas, pourquoi je suis « ici ».
- Et où voudrais-tu être ? C’est « ici » ton logis.
- Mais d’où vraiment je viens ? Et où vraiment je vais ?

Il n’y a  pas plus grave qu’une volaille qui doute.
Et Joël entreprend de lui dire son fait :
 - De l’avenir je peux te dire qu’il sera laid,
Un homme t’emmènera à Noël sur cette route,
  et des bourgeois braillards dévoreront ta chair.
Mais il faut bien mourir et tu gagnes en prestige :
Nourrir un homme vaut mieux que de nourrir les vers.
Leurs joies valent au centuple les statues qu’on érige.
Te voilà rassuré ? Cesseras-tu ton angoisse ?
- Mais d’où viens-je vraiment ? Pleurnicha le coquet.
- Tu viens de cette ferme, c’est là que tu es né.
- Tu veux dire de cette fange, de cette boue, de cette poisse ?
- Mais non ! Dans une couveuse, de haute technologie !
C’est elle qui t’a chauffée, patiemment dans ta coque.
Jusqu'à ton éclosion, où tout endoloris,
Tu fis l’admiration des poules et des coqs.
Alors tu fus chapon et tu t’enorgueillis.
Tu grossis, tu dormis et nous sommes aujourd’hui.
- Alors c’est cet engin qui m’a fait si parfait ?
C’est de cette mécanique que réellement je viens ?
- Grand Dieu que tu es bête ! Mais non tu viens d’un œuf !
Un œuf blanc et ovale et dur comme tu marbre
Mais léger et fragile comme le bourgeon de l’arbre
Comme la fleur des champs, comme son pétale neuf.
- Ainsi je viens d’un œuf, un œuf comme mille autres
Un œuf sans intérêt, qu’on aurait pu manger
Et qui par le hasard, s’est trouvé fécondé 
Mais d’où viens donc cet œuf ? Cet œuf et les mille autres ?
- Sotte entêtée bestiole ! Tu n’en finiras pas !
L’œuf : il vient d’une poule !
- Et qui est cette poule ?
- Une poule « Gallus Gallus Domesticus »
- Elle se nomme Gallus ?
- Elle n’a pas eu de nom, on ne leur on donne pas.
- Il n’y a pas eu de coq ?
- Si !  Il y a eu un coq.
- Et qui donc est ce coq ?
- Un coq de race Gallus, Gallus Domesticus.
- Il se nomme Gallus ?
- Il n’a pas eu de nom, on ne leur en donne pas.
- Et savent-il que j’existe ? Savent-il que je suis là ?
- Moi-même je le sais, n’est-ce pas suffisant ?
Je me soucis de toi comme l’un de mes enfants !
- Triste est l’enfant qui nait sans avoir de repère,
Sans avoir une histoire, fut-elle décevante.
Nulle tendresse ne vainc l’angoisse persistante
Ce néant dont on tire une vie solitaire.

mardi 29 janvier 2013

Les habits neufs de l’empereur

Avant-Propos à destination de la censure : Il s'agit ici d'une reprise d'un célèbre conte d'Andersen (1837). Si, pour une raison qui vous est propre, y voir une allusion à l'ordre du jour de l'assemblée nationale du 29 Janvier 2013 vous est insupportable, vous aurez loisir d'y voir plutôt une critique de la désindustrialisation. Ici, l'empereur n'est pas nécessairement celui qu'on croit, mais les saltimbanques, si. Enfin, comme de coutume, il y a lieu de préciser qu'il n'y a aucune incitation à la haine ou la discrimination dans cette histoire et que l'auteur ne cautionne absolument pas la brutalité des mœurs de cette époque sombre. 

Quand j’étais petit, on m’a raconté cette histoire. J’en ai, depuis, entendu une version un peu différente. C’est celle que je vais vous conter.

C’était  une époque où les hommes vivaient dans la saleté, l’ignorance et la violence, où les puissants s’amusaient à tyranniser les peuples et où les hommes de lettres n’avaient pas encore entrepris d’illuminer par leur sagacité  et leur verve, le triste passage des jours.

A cette époque vivait un empereur. Il était fort soucieux de sa personne mais éprouvait la plus grande difficulté à se trouver un habit qui put démontrer sa toute puissance. Pire, ses habits semblaient en constante rébellion contre lui-même. Tantôt son pantalon remontait trop quand il s’asseyait, révélant sa maigre cheville. Tantôt sa chemise le grattait dans le dos, le forçant, pour satisfaire l’irritation,  à de ridicules contorsions. Tantôt son sous-vêtement le contraignait à une démarche désavantageuse, tantôt sa cravate s’échappait sous sa veste, comme si elle eut honte de paraître à ses côtés. 

La première concubine, une femme élégante et raffinée, jugea qu’il était temps de remédier à cette grotesque situation et fit quérir de toute urgence les meilleurs artisans  de l’empire, afin qu’ils conçoivent pour l’empereur un habit plus utile.  

Aussitôt, se présenta au palais un défilé ininterrompu de marchands, de drapiers, de tailleurs, de modistes et de tisserands. Mais nul ne pût proposer un habit qui trouve grâce aux yeux de l’élégante. 

C’est alors que se présenta un groupe de saltimbanques qui se disaient capables de tisser les étoffes les plus fines, les plus agréables, les plus riches qu’on puisse trouver. On les écouta. L’empereur lui-même vint à leur rencontre.

Jugeant, en un regard, de la crédulité de l’empereur, ces saltimbanques la, qui étaient en fait, une bande de bandits malfaisants, lui proposèrent de tisser pour lui un tissu unique, digne de sa personne : un tissu magique, qui restait invisible à tous ceux qui sont sots ou incapables de remplir leurs fonctions. 

 « Fantastique » se dit l’empereur, qui ne put s’empêcher d’y voir une occasion de confondre les incapables et les sots de son entourage. 

« Votre sérénissime excellence fait un fort bon choix » lui répondirent les bandits malfaisants, « Ainsi votre pouvoir absolu sera sublimé ! »

Et la flatterie effaça ses derniers scrupules.

On apporta aux bandits une somme considérable de fil d’or, d’étoffe précieuse et de diamant afin qu’ils puissent confectionner le vêtement. On les sustenta de mets délicieux, de vins puissants et capiteux qui faisaient alors la renommée de l’empire. On les logea dans les chambres d’apparats, toutes couvertes de matériaux précieux et garnies de bibelots aussi rares que précieux.

Les bandits passèrent six mois dans le luxe et l’oisiveté. Ils s’enfermaient, toutefois, quelques heures par jour dans l’atelier, ordonnant qu’on y entre sous aucun prétexte. Alors, il faisait du bruit avec les métiers et les draps  afin de faire croire qu’ils travaillaient. Mais, jamais ils ne fabriquèrent le moindre vêtement. 

Vint le jour de l’essayage. L’empereur entra dans l’atelier avec ses ministres. Il y a avait parmi eux le garde des sceaux et la ministre déléguée au beau-sexe. 

L’empereur demanda ou se trouvait son nouvel habit. Les bandits répondirent :

« Mais, il est là, votre Illustrissime Splendeur ! il est là ! Sur la table de confection ! »

L’empereur fut pris de stupeur. Il ne voyait rien, strictement rien. « Suis-je sot ? » se dit l’empereur, « suis-je incapable de remplir mes fonctions ? ». Mais il contint sa panique et convint de ne rien laisser paraître. 

« Qu’on me l’enfile ! » ordonna-t-il. Et il se déshabilla. 

Alors les bandits mimèrent un essayage. 

« Voyez comme le tissu est léger » dit l’un des bandits. « Voyez comme l’étoffe est fine » reprit un autre.

Et l’empereur, qui avait repris ses esprits, paradait dans la salle afin qu’on admira à quelle point son nouvel habit manifestait l’importance de ses attributions. 

Mais personne ne voyait rien. 

« Suis-je sotte ? » se dit la ministre déléguée au beau-sexe.
« Suis-je incapable de remplir mes fonctions ? » se dit le garde des sceaux.  

Tous, terrorisés à l’idée de paraître sous leur plus mauvais jours, faisaient cependant mine de voir le vêtement.

« Quelle grâce, quelle magnificence ! » s’exclamaient les courtisans. Alors, l’empereur, emporté par l’effervescence de la cour, ordonna à son héraut d’annoncer que l’empereur allait, sur le champ, défiler dans la capitale, afin de faire découvrir à son peuple son nouvel habit. 

« Annoncez un jour de fête, une année de célébration, une décennie glorieuse, un siècle d’or »  dit l’empereur. 

Les bandits s’empressèrent de faire courir le bruit des propriétés spéciales du tissu. Et lorsque l’empereur paru, toute la foule l’acclama. On dressa des monuments, on illumina les chroniques de ce jour de liesse avec des feuilles de vignes, on décréta un nouveau jour férié. 

Tout le peuple voulait un habit pareil à celui de l’empereur. Alors les bandits établirent dans tout l’empire, et sur ordre de l’empereur, des manufactures impériales. Leur productivité était excellente, et, en un mois, tout le peuple fut habillé... ou déshabillé… comme vous voudrez. 

Les marchands d’habits, les drapiers, les tailleurs, les modistes, les tisserands, les confectionneurs de bouton, de fermeture éclair, de chaussure, tous firent faillites. On brûla leurs installations et  on les convertit de force à la nouvel mode. Ceux qui doutaient étaient mis en prison. 

L’histoire ne se termine pas très bien. En effet, quand l’hiver arriva, la moitié de l’empire mourut de froid et l’autre moitié fut atteinte de pneumonie. Il ne se passait pas un jour sans que, le peuple, en colère, ne défila sous les fenêtres de l’empereur. Afin de les calmer, l’empereur fit pendre les bandits malfaisants et par la même occasion, ordonna qu’on exécute tous les saltimbanques de l’empire. 

Finalement, l’empereur mourut et les artisans qui avaient été convaincus de « doute envers la couronne » furent libérés. Ils ne se moquèrent pas de l’infortune de leur pairs, ne cherchèrent pas à prendre leur revanche car, parmi les morts, se trouvaient leur mère, leur père, leurs sœurs, leurs frères ou leurs amis. 

On mit beaucoup de temps à rétablir la situation. Il fallut d'abord faire perdre à la foule le goût du sang, puis reconstruire patiemment toutes les manufactures,et enfin former à nouveau les artisans à un métier qu’on avait oublié. 

Aujourd’hui, nous avons bien de la chance car rien de ceci ne pourrait arriver !

C’était une époque où les hommes vivaient dans la saleté, l’ignorance et la violence, où les puissants s’amusaient à tyranniser les peuples et où les hommes de lettres n’avaient pas encore entrepris d’illuminer par leur sagacité  et leur verve, le triste passage des jours.